Le Touquet-Paris-Plage : des tables d'interprétation en milieux naturels remarquables

Connaître le Patrimoine Naturel du Touquet-Paris-Plage et le partager

Interview de José Alonso, Directeur Artistique du Pôle Conception et Design de la ville.

 

Comment est venue l’idée de valoriser un site naturel dans votre commune ?

"Le Touquet-Paris-Plage est une station balnéaire de moins de 5000 habitants permanents. Il y a environ 11000 résidences secondaires. La commune peut recevoir, par exemple pour l’Enduro du Touquet, une course motocycliste annuelle, jusqu’à 500 000 visiteurs sur un week-end. La ville est située sur la côte d’Opale dans l’Estuaire de la Canche. Cet estuaire est d’ailleurs classé au titre des paysages.

Sur ce site nous avions un projet il y a quelques années de créer une maison d’interprétation de la baie, ce qui a finalement abouti sur un musée à ciel ouvert."

 

Quelle signalétique pour promouvoir ce patrimoine naturel ?

"Etant donné que ce site naturel contrastait beaucoup avec la ville, il fallait le valoriser. Une des idées a été de créé une série de tables d’interprétation reprenant les différents milieux naturels qui étaient présents sur ce site classé.

Sur ce massif dunaire coexistent des milieux naturels remarquables à savoir plage, dune naissante, dune grise, dune arbustive ainsi que l’estuaire de la Canche dont le sable est transporté naturellement du sud-ouest vers le nord-ouest pour former une pointe qui en patois locale se nomme le Touquet : le tournant. Dans les années 1800, Alphonse Daloz a boisé ces dunes avec du Pin Maritime pour la fixer. Avant 1912, le Touquet-Paris-Plage était un lieudit de la commune de Cucq."

Quelles ont été les différentes étapes de conception ?

"J’étais à l’initiative du projet qui a été validé par les élus et notamment l’ancien maire M. Daniel Fasquelle, le Directeur général des services et l’actuelle maire Lilyane Lussignol, qui ont donné l’impulsion pour que le projet se réalise. J’ai commencé par recenser les différents milieux naturels ainsi que la faune et la flore. Puis j’ai fait appel au bureau d’études ALFA Environnement, spécialisé dans la connaissance, la protection et la valorisation de la biodiversité, avec lequel nous avons l’habitude de travailler sur l’impact de la ville sur les milieux naturels, car il fallait une caution scientifique non discutable pour valider le contenu. Nous avons d’ailleurs sélectionné ensemble une dizaine d’espèces représentatives."

"J’ai fait appel à un graphiste naturaliste qui a réalisé les aquarelles des pupitres d’interprétation. J’ai ensuite lancé des demandes de financements auprès de la région et de l’Europe. Cette dernière nous a demandé de donner un angle de vue ne se limitant pas à la seule rive gauche mais à l’ensemble de l’Estuaire. La DREAL a validé le contenu, la forme, la manière de fabriquer le mobilier et le design."

 

Comment s’est orchestré le choix des mobiliers d’interprétation ?

"J’ai opté pour un plan incliné tel un pupitre pour que l’eau s’évacue rapidement et ne soit pas utilisé pour poser des choses dessus. La taille est adaptée aux PMR et permet aussi aux enfants de voir plus facilement. Nous avions déjà travaillé avec InterSignal sur des tables d’orientation et le devis étant en phase avec la consultation, nous avons donc avancé sur le projet ensemble.

Chez InterSignal, il y a de réelles compétences pour la mise en œuvre de mobiliers d’interprétation. En effet, lorsque j’ai proposé de réaliser des pupitres inclinés, Pierre Guillé, le gérant m’a tout de suite envoyé des photos d’autres mobiliers déjà réalisés. Entre l’écoute, la compréhension des besoins et la réponse au cahier des charges, c’est une véritable expertise qui en ressort. Le choix du bois et de l’acier galvanisé ont permis une bonne intégration dans le paysage. Les QR codes intégrés renvoient vers un site internet sur lequel sont stockés des chants d’oiseaux. Nous avons donc la possibilité, à tout moment, de mettre à jour ces contenus et les faire évoluer."

Les pupitres d’interprétation ont-ils été intégré au milieu naturel ?

"Nous n’avons pas créé de nouveaux espaces bétonnés, nous avons fait le choix de réutiliser les belvédères et mobilier existants. C’est le cas notamment du panneau vertical sur les phoques qui a été placé sur un belvédère existant.

Nous avons fait le maximum pour intégrer les 9 panneaux d’interprétation dans le milieu naturel sans avoir d’impact environnemental. Le cheminement des pupitres fait l’objet d’un parcours qui traverse les dunes :  lors de l’inauguration, les élus et les guides ont apporté un très bon accueil, tous ont trouvé les panneaux du parcours de 2 km beaux et enrichissants."

Ces tables d’interprétation ont -elles été favorablement accueillies ?

"Nous avons présenté ce projet à la communauté d’agglomération et les élus ont tout de suite émis le souhait de le développer sur l’ensemble des communes : le concept peut être facilement étendu à d’autres milieux naturels remarquables complémentaires. C’est une véritable opportunité de créer une interaction entre le visiteur, citoyen, touriste et le milieu naturel."